Maître Gichin Funakoshi
Le karaté est un art martial japonais, plus précisément okinawaïen, un petit archipel d’îles situé au sud du Japon.
« Karate-dô » signifie littéralement, en japonais, la « Voie de la Main Vide », en référence au fait que le pratiquant de karaté utilise l’ensemble du corps comme des armes pour l’attaque et la défense.
Héritier d’un ensemble d’écoles d’arts martiaux d’Okinawa, le karaté moderne est formalisé par maître Gichin Funakoshi. Instituteur de métier, c’est lui qui diffusera le karaté au-delà d’Okinawa en le présentant à la cour de l’Empereur du Japon.
Le karaté est avant tout un art de paix, une voie visant à l’amélioration morale du pratiquant via une pratique sportive et martiale.
Le maître mot du karaté est le respect et la non-violence. Le pratiquant apprend, à travers sa pratique, à contrôler ses émotions, à réagir de façon juste et respectable à ce qui l’entoure, et à rechercher l’apaisement et le calme plutôt que l’agressivité et le conflit.
Maître Funakoshi nous a légué cet héritage au travers du Niju Kun, vingt préceptes qui servent à guider le pratiquant. Le deuxième précepte est ici particulièrement parlant: « Karate ni sente nashi », soit « Il n’y a pas d’attaque en karaté ». Le pratiquant de karaté ne cherche pas le conflit, mais justement à l’apaiser.
Pour terminer cette approche philosophique, une dernière citation de Maître Funakoshi:
« Comme la surface polie d’un miroir reflète tout ce qui se trouve devant elle, et comme une vallée calme transporte les sons les plus faibles, ainsi l’étudiant en Karaté doit-il vider son esprit de tout égoïsme et de toute méchanceté, dans un effort pour réagir de façon appropriée à tout se qui se présente à lui. Telle est la signification de Kara dans Karaté. »
Karate-dô en japonais
Un assaut conventionnel
Une séquence d'un kata
Du kumité
La pratique du karaté est articulée autour de trois grands axes: le kihon, le kata et le kumité.
Le kihon représente la base, la racine du pratiquant. Il s’agit de la pratique de l’ensemble des techniques de base (positions, techniques de mains, de poings, de coudes, de genoux, de pieds…), souvent pratiquées en ligne ou à deux lors de certains exercices codifiés.
La pratique assidue du kihon est essentielle pour le karatéka car elle représente ses fondamentaux. C’est à travers le kihon que le pratiquant apprend toutes les techniques du karaté, leur nom, leur utilisation, etc…
Le kata, « forme », en japonais, est un enchaînement de techniques codifié et portant chacun un nom. On en retrouve 26 en karaté shotokan. D’autres écoles de karaté ont plus ou moins de katas, lesquels sont sensiblement différents des katas shotokan.
Le kata peut être perçu comme un livre, dont la lecture permet de découvrir des pans entiers du karaté. Outre sa beauté technique, le kata est un puits de savoir pour le karatéka, qui peut mettre en pratique tout ou partie du kata en situation réelle, avec ce qu’on nomme le « bunkaï ».
Au début de sa pratique, le karatéka n’apprend que quelques katas dits « de base », avant d’évoluer vers des katas supérieurs et avancés, plus complexes et présentant des techniques plus profondes.
Le kumité, enfin, est la partie combat du karaté. On peut distinguer plusieurs types de combat, du plus codifié (kihon ippon kumité, par exemple) au plus libre (jû kumité, randori…), avec à chaque fois des règles spécifiques.
Même si le combat peut être perçu avec appréhension par le pratiquant, il est néanmoins une étape nécessaire dans sa pratique car il en représente la finalité. Le combat nous met certes en face d’un partenaire, mais surtout face à nous-mêmes, et il faut vaincre sa peur avant de pouvoir vaincre son opposant.
En club, le kumité est strictement encadré et ne présente que peu de risques. Le contact est interdit, le contrôle obligatoire, et les techniques dangereuses (piques aux yeux, genoux, coudes…) sont interdites.